Le 8 mars dernier, vingt-trois
Bourguignons se sont retrouvés au lycée agricole de la Motte-Servolex
(Savoie) pour une journée technique organisée par la chambre
d’Agriculture de Bourgogne sur le thème de la méthanisation infiniment
mélangée. Y participaient ainsi des agriculteurs de la Nièvre, de
Côte-d’Or et de Saône-et-Loire, des techniciens chambre, des agents des
collectivités territoriales de Saône-et-Loire, de la DDT 71 et des
responsables de l’Ademe Bourgogne, signe que la méthanisation est de
plus en plus envisagée dans le cadre de projets territoriaux.

Au
cours de cette journée, les agriculteurs ont visité l’unité de
méthanisation du lycée agricole ainsi que son système de séchage solaire
de fourrages et échanger avec le responsable de l’exploitation. Le
méthaniseur a démarré en juillet 2011 et "digère" annuellement près de
2.400 tonnes de matière (fumier de bovin, lisier, drèches de pommes,
issues de céréales, déchets d’industrie agro-alimentaire…).
L’électricité produite par la combustion du biogaz est revendue en
intégralité au réseau ERDF. La chaleur sert à chauffer le digesteur à
une température avoisinant les 38°C ainsi que des serres horticoles,
l’eau de la fromagerie, le laboratoire pour l’élevage d’escargots et les
bureaux de l’exploitation du lycée.
Un travail astreignant
L’après-midi
était consacré à la visite de l’unité de méthanisation de l’EARL
Mercier à Esserts-Blay, à proximité d’Albertville. Cette unité, plus
importante en volume, "digère" plus de 8.000 tonnes de matière et se
différencie par sa technicité et sa technologie. En effet, il s’agit
d’une cuve en acier inoxydable, n’ayant pas de post-digesteur. Les
matières principales entrantes pour alimenter le digesteur sont le
lisier et le fumier d’un troupeau de 250 vaches Abondance et Tarine
ainsi que le lactosérum provenant de la fromagerie située à proximité.
Les eaux brunes et blanches de la salle de traite sont également
ajoutées à ce mélange.
Les deux exploitants
reconnaissent que gérer un méthaniseur est aussi astreignant que de
s’occuper d’un troupeau de bovins, c'est-à-dire que cela représente un
travail quasi quotidien d’au moins 30 minutes.
Grâce
à la participation financière de leurs partenaires (Ademe, conseil
régional de Rhône-Alpes, conseil général de Savoie, etc.), ces éleveurs
estiment un retour sur investissement entre 7 à 9 ans, la méthanisation
étant un projet à long terme.
Rendez-vous pour
une prochaine journée en Vendée courant mai prochain pour découvrir un
autre procédé de méthanisation, la méthanisation par voie sèche.